Florilège de poèmes.

Méprisés. Ils se serrent, ils se tiennent chaud
Contre l'hiver. Ils se serrent pour ne pas mourir
Les condamnés. Ils se serrent tous pour finir
Morts. Leurs cadavres giseront sous les peu chauds

Regards des passants. Mais ils seront encor plus froids
Que la nuit qui les aura tués. Les écrasantes
Villes, l'humanité, médiocre et violente
Va les écraser. Et vive l'égoïsme roi.

L'un d'entre eux, mélancoliquement, tente en vain
De nettoyer son plumage, pauvre il sait bien
Que malheureusement cela ne sert à rien
Depuis qu'il est à Paris, lui, bête angevin.

Un autre - son frère - il se meurt, l'indigent
Il respire lentement - ses yeux sont mis-clos -
Ses yeux verts, qui, étaient si beaux. Sur le tuileau
Il s'écroulera bientôt. Sous la froideur des gens.

Encor un autre, une plutôt, une pigeonne
Malade, branlante elle a perdu son amant
L'année d'avant. La vie lui ment tristement
Elle n'en craint la mort. Elle attend que l'heure sonne.

Un dernier, plus jeune, un pauvre craintif,
Lui, ne risque pas de cette année mourir
Mais alors, il pense au prochain hiver à venir
A tous le grand bonheur paraît apocryphe.

Tres beau et tres triste

Merci.

Je suis d accord avec Black,et realiste en plus

Pas mal du tout ce poeme

Felicitation

J aime beaucoup

+1

Bonjour,

J'ai écrit ma première Ballade. (Un type de poème médiéval reprit au XIXème siècle).

François Villon est sans doute le maître incontesté de la ballade et est selon moi le second poète médiéval le plus célèbre après Chrestien de Troyes.

Je me suis inspiré de deux de ses ballades pour écrire ma première, je vous les montre :


BALLADE DES FEMMES DU TEMPS JADIS

Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

La roine Blanche comme un lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ?


BALLADE DES SEIGNEURS DU TEMPS JADIS


Qui plus, où est li tiers Calixte,
Dernier décédé de ce nom,
Qui quatre ans tint le papaliste,
Alphonse le roi d'Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus le duc de Bretagne,
Et Charles septième le bon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

Semblablement, le roi scotiste
Qui demi face ot, ce dit-on,
Vermeille comme une émastiste
Depuis le front jusqu'au menton,
Le roi de Chypre de renom,
Hélas ! et le bon roi d'Espagne
Duquel je ne sais pas le nom ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

D'en plus parler je me désiste ;
Ce n'est que toute abusion.
Il n'est qui contre mort résiste
Ne qui treuve provision.
Encor fais une question :
Lancelot le roi de Behaygne,
Où est-il ? où est son tayon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

Où est Claquin, le bon Breton ?
Où le comte Dauphin d'Auvergne,
Et le bon feu duc d'Alençon ?
Mais où est le preux Charlemagne ?

François Villon, Le Testament, 1461.

Et moi, j'ai écrit la :

BALLADE DES POETES DU TEMPS JADIS

Elle est un peu différente dans sa forme (décasyllabes au lieu d'ocotsyllabes, sauf le vers refrain, les rimes ne sont pas les mêmes)


On va voir si vous avez les références.




Seriez-vous me dire ami, en quelle contrée
Sont alors le Pauvre Lélian et son Rimbaud
Les romantiques, dont maître Hugo !
Valade et Mérat aux si beaux sonnets
Couté, ces nobles chants encore on entend
Belle Aurore, la poétesse de la prose
Qui fut de Musset sa belle rose,
Mais où sont les verves d'antan ?

Machaut, contemporain de Chartier
Musicien aux variés Virelai
Chrestien le père de la vaine et raté
Quête éternelle, Villon pendu esseulé
Clément, le premier prince repentant
De sa jeunesse, Mellin mystérieux
Qui combattit son rival, furieux
Mais où sont les verves d'antan ?

Ronsard, l'éternel amoureux de la
Belle Cassandre, et son Du Bellay
Qui naquit jadis un beau jour à Liré,
Et d'Aubigné qui jadis protesta.
Corbière le maudit si tourmentant  
Fabié le rouergat, Rilke l'apatride,
Celui qui fit de son mal  fleurs hybrides
Mais où sont les verves d'antan ?

Non, vous ne seriez, et c'est pour cela
Qu'espérer des verves de maintenant
Est meilleur que mourir à penser ça ;
Mais où sont les verves d'antan ?

Sublime,bravo surtout pour un jeune,tu as un grand talent

c'est top!

Merci.

Les as tu fait publier?

Non. Je ne connais pas de revue qui en publie.

Mais je travaile à l'élaboration d'un premier recueil, qui, je l'espère sera achevé d'ici un ou deux ans. Et que je souhaiterais publier. Et peut-être que d'autres suivront. A noter que je travaille aussi à l'écriture d'un roman.

Je n arrive pas encore a percevoir le sens exact mais chapeau

Ah bah oui. Surtout que les ballades de Villon c'est en Français médiéval. Et que pour la mienne, il faut avoir plein de références sur des poètes, dont des méconnus du grand public.

Oui si tu n es pas francophone ce n est pas facile

Reel talent ,bravo

C est tres bien ecrit

Merci. ^^

Plébiscite bien mérité

J'ai publié mon dernier poème ici :

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C'est un site sympathique pour un peu être lu.

Je regarderai ça plus en détails,et je t encourage a poursuivre cette voie car tu es vraiment doué